« L’armée est en reconstruction » : cette déclaration revient sans cesse dans les discours du Président Touadéra et de son chef d’état-major. Pourtant, après neuf années de pouvoir, les Forces armées centrafricaines restent faibles, étouffées par la présence conjointe des mercenaires russes de Wagner et des militaires rwandais.
Selon des sources proches des milieux russophones, Touadéra avait pourtant démontré une réelle volonté durant son premier mandat de bâtir une armée républicaine solide. Des formations avaient été dispensées par des instructeurs russes. Mais les représentants de Wagner ont progressivement nourri l’idée et convaincu Touadéra qu’une armée puissante constituerait une menace pour son pouvoir et le risque d’un coup d’Etat.
Un arrangement trouble s’est alors instauré : les mercenaires de Wagner traitent avec les groupes rebelles contrôlant les zones minières, tandis que les Rwandais assurent la protection du régime à Bangui. En contrepartie, Touadéra ferme les yeux sur le pillage systématique de l’or et des diamants centrafricains.
Les ressources pillées transitent par Bangui avant d’être expédiées vers la Russie via les réseaux Wagner. Les Rwandais, quant à eux, utilisent la compagnie RwandAir comme couverture légale pour évacuer leur part de butin vers Kigali.
Selon nos sources, à cause de leur opposition, plusieurs soldats centrafricains ayant refusé de collaborer dans le deal des Wagners et les rebelles ont payé de leur vie . Des opérateurs économiques locaux du secteur minier ont subi le même sort. Sous cette double pression, Touadéra n’aurait d’autre choix que de maintenir délibérément son armée dans un état de faiblesse.
Un ancien conseiller russe du président l’aurait même directement menacé. Aujourd’hui, son maintien au pouvoir sert avant tout, les intérêts de Moscou et de Kigali. Seul le peuple Centrafricain est capable de mener sa propre révolte pour sauver, non seulement le pays mais le Président Touadera qui est tombé dans un piège.